Accueil » Conseils à destination des familles endeuillées » Enterrement musulman : Cérémonie et Rites
L’Islam, l’une des trois grandes religions monothéistes aux côtés du judaïsme et du christianisme, accorde une grande importance à la manière dont les funérailles sont organisées. Pour les musulmans, la mort est perçue comme une transition, et il est enseigné que l’âme du défunt reste présente pendant 40 jours après le décès, avant de passer dans l’au-delà. Cela souligne l’importance des rituels funéraires dans la religion musulmane, qui visent à préparer le défunt pour son voyage ultime.
Dans la tradition musulmane, les obsèques sont organisées rapidement, en accord avec les volontés du défunt et de sa famille. Bien que la cérémonie à la mosquée ne soit pas obligatoire en France, elle peut inclure des psalmodies rituelles et des récitations tirées du Coran. Cependant, la majorité des décès en France ont lieu à l’hôpital, ce qui signifie que la cérémonie à la mosquée est moins courante.
L’enterrement musulman est caractérisé par plusieurs rites spécifiques :
Dans les pays musulmans, les obsèques ont lieu dans les 24 heures suivant le décès. Le défunt est déplacé sur une civière et enveloppé dans un drap blanc avant le coucher du soleil. En France, le délai d’inhumation est légèrement plus long en raison des procédures administratives. Le corps est placé dans un cercueil en bois léger et sans capiton pour des raisons sanitaires.
En France, les musulmans ont la possibilité d’être inhumés dans un carré musulman d’un cimetière municipal ou dans un cimetière spécifiquement dédié au culte islamique. Il existe actuellement trois cimetières islamiques en France, dont deux sur l’île de la Réunion et un à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Près de 70 carrés musulmans sont également présents dans les cimetières municipaux.
Le corps du défunt est considéré comme impur, et il est donc essentiel de le purifier. La toilette doit être réalisée par quatre personnes du même sexe, de préférence des membres de la famille du défunt. Le conjoint du défunt a également le droit de réaliser cette toilette. En l’absence de ces quatre personnes, une personne pieuse peut effectuer le lavage rituel. Le corps est lavé trois fois, parfumé, et enveloppé dans un linceul blanc composé de trois étoffes non cousues.
Le jour de l’enterrement musulman, tous les hommes se joignent au cortège funèbre pour rendre un dernier hommage au défunt. L’imam joue un rôle central en récitant les prières funéraires. Symboliquement, trois poignées de sable sont jetées sur le cercueil du défunt. Les femmes et les enfants sont présents en retrait, et ils se rendent au cimetière le lendemain.
Pendant la mise en bière, le corps est légèrement allongé sur le côté droit, avec le visage incliné en direction de la Mecque. Le transport du corps jusqu’à la tombe est effectué en cercueil (obligatoire en France) par quatre hommes. Le visage du défunt est découvert pour permettre la récitation de la Shahada, la déclaration de foi musulmane.
L’imam joue un rôle essentiel dans la cérémonie religieuse en récitant la prière des morts à voix haute, qui comprend les glorifications d’Allah. Cette prière diffère des autres, car elle se fait debout et sans prosternation ni génuflexion. Elle contient quatre tekbir, qui représentent la parole glorieuse d’Allah. La première sourate du Coran, la Fatiha, est récitée après le premier tekbir. Ensuite, les fidèles prononcent la prière sur le Prophète, pour finir par la prière du repos de l’âme. À ce moment, le visage du défunt est découvert, permettant aux amis et aux proches de se recueillir devant lui tout en récitant la prière de la Shahada.
Après les obsèques, la famille du défunt observe une période de trois jours de deuil. Pendant cette période, les proches viennent exprimer leurs condoléances à la famille.
La tradition musulmane comporte également des interdits lors des obsèques. Tout d’abord, les femmes et les enfants ne sont généralement pas présents le jour de l’inhumation. De plus, les pratiques telles que le don d’organes, la thanatopraxie et la crémation ne sont pas tolérées, car elles sont considérées comme des atteintes à l’œuvre de Dieu.
La coutume musulmane déconseille également l’usage de fleurs lors des funérailles, privilégiant plutôt la sobriété. Cependant, il est autorisé d’inscrire un verset coranique sur une stèle funéraire. Dans cette tradition, la prière occupe une place centrale comme expression du deuil et de la foi.
En conclusion, l’enterrement musulman est une cérémonie riche en rituels et en symbolisme, visant à préparer le défunt pour son voyage vers l’au-delà. Ces rituels comprennent le délai d’inhumation, la toilette purificatrice, le cortège funèbre, la mise en terre et les prières spéciales. Ils reflètent la profonde spiritualité de l’Islam et l’importance de la communauté dans le processus de deuil. Respecter les coutumes et les interdits est essentiel pour honorer la mémoire du défunt et consoler sa famille dans cette période difficile.
Les plaques mortuaires représentent un véritable hommage et servent généralement à apporter une petite touche décorative au monument funéraire ou cinéraire